Autrefois regardés avec méfiance ou suspicion, les réseaux sociaux sont désormais totalement intégrés au mix marketing des entreprises. Canaux de communication directs, ils ont transformé notre rapport aux marques et constituent un levier marketing efficace. Mais un levier qui évolue en permanence.

Chaque année, des tendances naissent et meurent, de nouvelles habitudes émergent et les professionnels du marketing sont confrontés à des challenges permanents. 2018 n’en sera pas autrement avec des tendances sociales qui vont impacter des décisions éditoriales, stratégiques et budgétaires. Tour d’horizon.

Tendance nº1 : un reach organique en chute libre

Facebook est un mastodonte dans l’écosystème numérique avec plus de 2 milliards d’utilisateurs actifs. Or, il ne se prive pas de modifier régulièrement son algorithme pour définir l’affichage des publications sur le fil d’actualité. Résultat : un reach organique qui baisse constamment et une conséquence immédiate pour les marques.

Baisse moyenne du reach des contenus publiés sur des pages Facebook

Une baisse de reach que Laurent Solly, DG de Facebook France, estimait justifiée et compensée par un meilleur ciblage déjà en 2014 : “Certes le reach a baissé, mais l’engagement des personnes touchées a lui augmenté, comme le prouve une étude publiée par AdAge. Tout simplement parce que les performances de Facebook en matière de segmentation et de ciblage d’audience se sont améliorées.”

Pour être visible, il faut donc payer. Et ce n’est qu’un début. Facebook expérimente dans 6 pays une séparation des pages et des profils. C’est un indicateur sérieux sur la volonté de garder les publications des amis, des groupes et publications sponsorisées dans le même environnement, en isolant les autres.

Un phénomène qui ne touche pas que Facebook, puisque Snapchat fait de même en séparant les publications des amis de celles des marques dans sa dernière version.

Autre phénomène inquiétant (ou légende urbaine), la diminution du reach lorsque des applications tierces sont utilisées pour publier du contenu. Bien que les applications concernées démentent, plusieurs utilisateurs d’outils comme Hootsuite et Buffer, continuent de se plaindre d’une diminution effective du reach de leurs posts lorsqu’ils passent par ces outils. Alors le gain de temps en vaut-il la peine ? Quelle que soit la vérité, nous vous recommandons d’effectuer vos propres tests en sachant que de nombreux autres paramètres peuvent également influencer vos résultats notamment la quasi disparition du reach organique.

Quel impact pour vous ?

Il faut diversifier vos points de contact. Facebook, Instagram, Twitter ou autres ne doivent rester que des outils parmi d’autres. Équilibrez votre présence sociale et alternez entre publications organiques et sponsorisées. Voire, sponsorisez chaque publication pour obtenir un minimum de reach avant de valider si il est intéressant d’augmenter les budgets en fonction de la réaction de votre cible.

Tendance nº2 : le pouvoir des stories sur les réseaux sociaux

Concept inventé par Snapchat puis soigneusement dupliqué par Facebook, les stories sont un nouveau format éditorial au format vertical, exclusivement mobile, qui mêle photos et vidéos pour une durée limitée. Elles sont désormais de plus en plus populaires sur Instagram et sur Facebook, que ce soit sur les pages ou les profils. Même la plateforme de blogs Medium s’y est mise. En créant un lien unique avec sa communauté, la story implique authenticité, lien direct et personnalisation. Une manière de communiquer qui entre dans les habitudes des utilisateurs.

Pour Julie Pellet, en charge du développement d’Instagram pour l’Europe du Sud, le format est déjà un succès, et un axe de développement probablement incontournable pour les marques : “Ce service a été lancé à l’été 2016. Quatorze mois plus tard, il réunit 300 millions d’utilisateurs quotidiens ! Les marques ne sont pas en reste. Au cours du mois de septembre, 50 % des Profils Entreprises d’Instagram ont créé une Story et un tiers des Stories les plus vues ont été celles de marques. Alors que le contenu de leur compte permanent est souvent très travaillé, la Story permet de publier les coulisses d’un événement, l’interview d’une personnalité ou d’une égérie, le « live » de telle ou telle opération.”

Quel impact ?

Créer une story implique une nouvelle réflexion d’un point de vue éditorial et graphique. Que dire ? Pourquoi ? Comment le dire ? À quelle fréquence ? Les stories sont un nouveau format à intégrer dans votre calendrier éditorial avec des contraintes de production propres.

Tendance nº3 : intelligence artificielle et chatbots

On en parle beaucoup et le sujet est chaud, mais il reste encore embryonnaire par rapport à son plein potentiel. Selon une étude publiée par Oracle, 38 % des marques françaises interrogées en ont déjà déployé un chatbot et 79 % l’auront fait d’ici 2020 dans le cadre de leurs interactions clients.

Si le machine learning se développe, les chatbots sont encore des outils marketing qui sont construits à la main, par des humains et selon un scénario prédéfini par avance. Cela ne veut toutefois pas dire qu’il faille les ignorer, bien au contraire. Le chatbot, c’est votre service commercial ou votre service client accessible en tout temps. C’est un nouveau point de contact qui peut faire beaucoup : confirmer une réservation, suivre l’expédition d’un produit, acheter en ligne sans quitter l’application de messagerie et recevoir des alertes personnalisées.

Quel impact ?

En déportant l’activité commerciale sur des plateformes comme Messenger, WhatsApp, Twitter ou Skype, les chatbots constituent un relai de croissance en termes de performance numérique et d’automatisation. Une manière d’être là où sont vos utilisateurs et vos futurs clients. La mise en place nécessite un investissement temps limité et si votre société gère des volumes importants de contacts, vos chatbots pourront même apprendre rapidement de leurs interactions avec vos clients et améliorer ainsi progressivement l’expérience client.

Tendance nº4 : vidéo et réalité virtuelle

Entre Snapchat (10 milliards), Facebook (8 milliards) et YouTube (4 milliards), 22 milliards de vidéos sont vues chaque jour. Ce n’est pas un hasard : attestent de son fort pouvoir d’engagement sur les réseaux sociaux. C’est un vecteur fort avec de nombreux usages : démonstration produit, vidéo promotionnelle, unboxing, tutoriels, interviews, FAQ, live, 360 degrés… En 2018, la vidéo est protéiforme jusque dans ses formats et ses plateformes. Elle est mobile, verticale, carrée, animée… Elle peut se regarder muette, s’intégrer dans un storytelling interactif et la réalité virtuelle lui donne une nouvelle impulsion.

Quel impact ?

La production de contenu vidéo est le nouveau champ de bataille des brand content managers et des responsables marketing. Une tendance qui impose des investissements et de nouveaux modèles d’organisation, à la hauteur de vos ambitions.

Tendance nº5 : les influenceurs toujours plus courtisés

Des relais de croissance qui sont impliqués dans les stratégies marketing des marques et qui prospèrent sur les réseaux sociaux, Instagram, Facebook, Twitter et LinkedIn en tête. Cette tendance n’est pas nouvelle, mais elle va croissante en structurant le marketing d’influence entre influenceurs, micro-influenceurs et ambassadeurs. Trois profils différents qui, de manière directe ou détournée, participent aux rayonnements d’une marque. Une manière non conventionnelle, mais très efficace de prospérer en ligne, puisque travailler avec des influenceurs offre un retour sur investissement 11 fois supérieur par rapport aux campagnes de publicité digitales traditionnelles (étude Tapinfluence – Nielsen Catalina Solutions).

Quel impact ?

Si le marketing d’influence est très présent dans les secteurs de la beauté, de la mode et du lifestyle, il ne faut pas sous-estimer son impact dans des secteurs plus traditionnels. Il existe même des agences spécialisées dans la mise en relation entre annonceurs et influenceurs.

Tendance nº6 : Interactivité des campagnes marketing

Tout le monde peut facilement partager des citations inspirantes ou des blagues. Bien que ces publications créent de l’engagement sur les réseaux sociaux, elles ne créent pas toujours de l’interactivité avec votre marque. Les gens “likeront” et partageront volontiers les contenus mais ne viendront pas nécessairement acheter vos produits ou même simplement  visiter votre site.

Tendance de fond en 2018, pour attirer l’attention de leur audience de manière plus efficace, les marques qui souhaitent se différencier de façon originale agrémentent de plus en plus leurs contenus classiques de campagnes marketing interactives. Quiz, enquêtes, jeux-concours et autres formats interactifs deviennent un pilier essentiel de la communication des marques et leur relais via les réseaux sociaux indissociable. Comme démontré dans plusieurs études de performance, ce type de contenu a tendance à générer 4 à 5 fois plus de pages vues que les contenus statiques. Une étude de Demand Gen Report avait d’ailleurs déjà montré en 2015 que les acheteurs en ligne étaient plus de 90% à préférer les contenus interactifs.

Quel impact ?

Votre objectif au travers de l’utilisation des réseaux sociaux ne se limite pas à créer ou améliorer l’image de marque de votre société, il est également de délivrer des résultats concrets qui peuvent impacter positivement le chiffre d’affaire. En 2018, en complément de l’approche de contenu traditionnel, l’utilisation de contenus interactifs peut vous permettre non seulement de créer un lien émotionnel plus important avec votre audience mais également de collecter de précieuses informations sur leurs profils, leurs besoins et leurs intérêts à des fins de retargeting, de segmentation ou de personnalisation de vos communications futures.

Vous voilà parés pour affronter 2018 en maximisant l’impact de vos actions sur les réseaux sociaux.